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A COSMIC CREATIVE COMMUNITY OF ARTISTS AND PERFORMERS. USA IS POINT OF ORIGIN...THE COSMOS HAS NO BOUNDARIES.
Trente ans sans Hélio Oiticica, par Almandrade
Publié le 15 avril 2010 par bahiaflaneur
L’image, prise à Recife (état du Pernambouc) en 1979, est floue. Mais
le parcours artistique des deux jeunes hommes d’alors ne l’est pas le
moins du monde. Almandrade, à droite sur la photo au côté d’Hélio
Oiticica, ainsi, trente ans après la disparition de son ami - artiste,
inventeur de l’œuvre Tropicália qui donnera son nom au mouvement
Tropicalisme, fondamental pour l’histoire de l’art de la deuxième
partie du XXe siècle au Brésil - revient sur le legs et sur la trace.
Nous traduisons donc en français ce texte de notre ami Almandrade, qui
est aussi, comme artiste, le repère incontournable pour l’art
contemporain à Bahia en 2010.
Trente ans sans Hélio Oiticica - Liberté marginale, par Almandrade
Pour Hélio Oiticica l’art était une option de vie contre toute forme
d’oppression sociale, intellectuelle, esthétique, politique…
Inventeur, théoricien, il a reflété et interrogé la brasilinité et
l’universalité de l’art, toujours inconformiste et indifférent à la
mode. Art concret, néoconcret, Parangolé, Tropicália, avant-garde
brésilienne des agitées années soixante, White Chapel Galery
(Londres), six ou sept années de New York, une vie sous tension à
faire de l’art et à habiter le monde. En rompant avec l’objet/art
comme chose destinée au visuel (relation « contemplative »), cherche
le tato et le mouvement, repose la sensibilité rechaussée par le
technicisme du mouvement concret. Couleur, structures, mots, photos,
danse, corps définissent l’œuvre. La participation physique est le
centre et l’interlocuteur de l’événement/art, le concept de vision
implique tout le corps, et il est difficile de ne pas penser à la
phénoménologie de Maurice Merleau-Ponty.
Rappelons les mots de Mario Pedrosa, en 1965 : « La beauté, le péché,
la révolte, l’amour donnent à l’art de ce garçon un accent nouveau à
l’art brésilien ».
Le travail de Hélio Oiticica a eu une insertion dans le paysage
culturel de l’avant-garde de ce pays, au moment de sa plus grande
productivité. Des Metatesquemas (metaschémas) (dessins en 1958/1959,
quand l’artiste intégrait le groupe Frente) aux ambiances de 1969, un
parcours qui a incorporé l’improvisation et l’expressivité corporelle
pour construire un travail. Il a rompu avec la notion de cadre et a
libéré la couleur de sa relation figurative. La couleur a cessé d’être
un aspect visuel, dans les ambiances et les objets, le spectateur
était invité pour le contact physique. Penetrâveis (maquettes).
Bolides (objets de verre avec des pigments à manipuler), Parangolés
(capes pour se vêtir le corps). Promeneur à Mangueira*. Tropicália.
« Tropicália est la toute première tentative conciente, objective,
d’imposer une image clairement brésilienne » au contexte actuel de
l’avant-garde et des manifestations en général de l’art national. Tout
a commencé avec la formulation de Parangolé, en 1964, avec toute mon
expérience du samba, avec la découverte des morros**, de l’architeture
organique des favelas de Rio de Janeiro (et conséquemment les autres,
comme celles sur pilotis de l’Etat de l’Amazonas) et principalement
des constructions spontanées, anonymes dans les grands centres urbains
- l’art des rues, des choses non achevées, des terrains en friches,
etc. »
Par proposition je voulais, depuis la désignation créée par moi «
tropicália » (je dois informer que la désignation fut créée par moi,
bien avant d’autres qui ont survécu, jusqu’à devenir la mode
actuelle), jusqu’à ses minimes éléments, accentuer ce nouveau langage
avec des éléments brésiliens, dans la tentative extrêmement ambitieuse
de créer notre langage, carctéristique, qui puisse faire face à
l’imagética Pop et Op internacionaix, dans lequel baignait une bonne
partie de nos artistes. » Hélio Oiticica
Une manifestation environnementale en laquelle, à la pénétrer, le
spectateur était bombardé par des images sensorielles, devant réagir
avec tous ses sens, la Tropicália (photo noir et blanc ci-dessous) fut
installée pour la première fois en 1966, au Museu de Arte Moderna de
Rio de Janeiro. Irrévérente, rigoureuse et anarchiste en même temps,
cohérente avec ses propositions, elle possédait une parfaite maîtrise
intellectuelle sur son propre travail. Plus qu’une simple installation
artistique, la Tropicália était une pensée en avance sur l’art
brésilien.
« Comme on le voit, le mythe de la tropicália est beaucoup plus que
perroquets et bananiers, c’est la conscience d’un non conditionnement
aux structures établies, par conséquent hautement révolutionnaire dans
sa totalité. Quelque conformisme, qu’il soit intellectuel, social,
existenciel, échappe à son idée principale ». Hélio Oticica, en 1968.
L’expérience d’Hélio Oiticica part du concret pour la périphérie du
projet constructiviste, adoptant des procédés étranges comme la
marginalité, la critique à la production industrielle, la
participation du corps dans la lectue de l’œuvre. Au début était
Mondrian et Malevitch ; ensuite l’autre côté de la modernité : Marcel
Duchamp. Une trajectoire exemplaire, dans la forme comment il a
transformé son travail, faisant de l’existence la condition de l’art.
La vie d’un artiste n’explique pas l’œuvre, mais ils se communiquent,
principalement dans le cas de Oiticica. Son travail est le résultat de
sa relation tendue avec le quotidien, qui voyait dans la marginalité
une idée de la liberté ; d’ailleurs, l’artiste n’est-il pas un
marginal qui prête son corps au monde, pour le transformer en peinture
? (Merleau-Ponty). Avec la Tropicália, Oiticica a soumis la
brasilinité à une intelligence rigoureuse, sans perdre le référenciel
poétique. Une proposition culturelle qui cherchait quelque chose à la
marge, ou pour le dire mieux, entre «le visible et l‘invisible»,
construire, avec l’expérience sensorielle, une pensée.
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* Mangueira est une grande école de samba de Rio de Janeiro, implantée
dans le quartier de Mangueira. ** Morro : en français: colline. Par
définition, les favelas et les périphéries sont sur ces morros qui
entourent la ville de Rio de Janeiro.
- Note : deux livres essentiels reviennent sur cette époque du
Tropicalisme. Pour la partie musicale, l’ouvrage Tropicália: a
história de uma revolução musical, signé Carlos Calado (editora 34),
et pour cerner l’ensemble des enjeux, des débats et des
positionnements intellectuels à l’époque, en particulier ceux de H.
Oiticica et d’Augusto Boal : Tropicália, uma revolução na cultura
brasileira, de Carlos Basualdo (editora Cosac & Naify). Ces deux
livres sublimes proposent une documentation iconographique rare et
incomparable.
30 anos sem Hélio Oiticica - Liberdade marginal
Para Hélio Oiticica a arte era uma opção de vida contra toda e
qualquer forma de opressão: social, intelectual, estética, política…
Inventor, teórico, refletiu e interrogou a brasilidade e a
universalidade da arte, sempre inconformista e indiferente à moda. -
Arte concreta, Neoconcretismo, Parangolé, Tropicália, vanguarda
brasileira dos agitados anos 60, White Chapel Galery (Londres), seis
ou sete anos de Nova Iorque; uma vida de tensão em fazer arte e
habitar o mundo. Ao romper com o objeto/arte como coisa destinada à
visualidade (relação “contemplativa”), busca o tato e o movimento,
repõe a sensibilidade recalcada pelo tecnicismo do movimento concreto.
Cor, estruturas, palavras, fotos, dança, corpo, definem a obra. A
participação física é o centro e o interlocutor do acontecimento/arte,
o conceito de visão envolve todo corpo, difícil não pensar na
fenomenologia de Merleau-Ponty.
Nas palavras de Mário Pedrosa, em 1965: “A beleza, o pecado, a
revolta, o amor dão à arte deste rapaz um acento novo na arte
brasileira”.
O trabalho de Hélio Oiticica teve uma inserção no ambiente cultural de
vanguarda deste país, no momento de sua maior produtividade. Dos
Metaesquemas (desenhos em 58/59, quando o artista era integrante do
grupo Frente) aos ambientes de 69, um percurso que incorporou a
improvisação e a expressividade corporal para construir um trabalho.
Rompeu com a noção de quadro e libertou a cor da relação figurativa. A
cor deixou de ser um aspecto visual, nos ambientes e nos objetos, o
espectador era convidado para o contato físico. Penetráveis
(maquetes). Bólides (objetos de vidro com pigmentos para serem
manipulados), Parangolés (capas para vestir o corpo). Passista da
Mangueira. Tropicália.
“Tropicália é a primeiríssima tentativa consciente, objetiva, de impor
uma imagem obviamente brasileira” ao contexto atual da vanguarda e das
manifestações em geral da arte nacional. Tudo começou com a formulação
do Parangolé, em 1964, com toda a minha experiência com o samba, com a
descoberta dos morros, da arquitetura orgânica das favelas cariocas (e
conseqüentemente outras, como as palafitas do Amazonas) e
principalmente das construções espontâneas, anônimas nos grandes
centros urbanos - a arte das ruas, das coisas inacabadas, dos terrenos
baldios, etc.” H.O.
“Propositadamente quis eu, desde a designação criada por mim de
“tropicália” (devo informar que a designação foi criada por mim, muito
antes de outras que sobrevieram, até se tornar a moda atual), até os
seus mínimos elementos, acentuar esta nova linguagem com elementos
brasileiros, na tentativa ambiciosíssima de criar uma linguagem nossa,
característica, que fizesse frente à imagética Pop e Op
internacionais, na qual mergulhava boa parte de nossos artistas”. H.O.
Uma manifestação ambiental em que, ao penetrá-la, o espectador era
bombardeado por imagens sensoriais, devendo reagir com todos os
sentidos, a Tropicália foi instalada pela primeira vez em 1966, no
Museu de Arte Moderna do Rio de Janeiro. Irreverente, rigoroso e
anarquista ao mesmo tempo, coerente com suas propostas, tinha um
perfeito domínio intelectual sobre seu próprio trabalho. Mais do que
uma instalação de arte, a Tropicália era um pensamento avançado sobre
a arte brasileira.
“Como se vê, o mito da tropicália é muito mais do que araras e
bananeiras: é a consciência de um não condicionamento às estruturas
estabelecidas, portanto altamente revolucionário na sua totalidade.
Qualquer conformismo, seja intelectual, social, existencial, escapa à
sua idéia principal”. H.O. - 1968.
A experiência de Hélio Oiticica parte do concreto para a periferia do
projeto construtivista, adotando procedimentos estranhos como: a
marginalidade, a crítica à produção industrial, a participação do
corpo na leitura da obra. No princípio era Mondrian e Malevitch;
depois, o outro lado da modernidade: Marcel Duchamp. Uma trajetória
exemplar, na forma como transformou o seu trabalho, fazendo da
existência a condição da arte. A vida de um artista não explica a
obra; mas, se comunicam, principalmente no caso de Oiticica. Seu
trabalho é resultado de sua relação tensa com o cotidiano, que via na
marginalidade uma idéia de liberdade; aliás, o artista não é um
marginal que empresta seu corpo ao mundo, para transformá-lo em
pintura?! (Marleau-Ponty). Com a Tropicália, Oiticica submeteu a
brasilidade a uma inteligência rigorosa, sem perder o referencial
poético. Uma proposta cultural que buscava algo à margem, ou melhor,
entre “o visível e o invisível”; construir, com a experiência
sensorial, um pensamento.
Almandrade
(artista plástico, poeta e arquiteto)
(kindness of Souza News)